Près de 980 000 unités pour 5,4 millions de résidents, tel est le nombre record des sorties d’usines automobiles en Slovaquie en 2013 ! Le pays se classe dès lors comme 1er producteur mondial de voitures par rapport au nombre d’habitants. C’est le fruit de plusieurs années d’investissements et d’efforts en matière d’aménagement et d’équipement. Et pour attirer les capitaux étrangers et se moderniser, la Slovaquie a un certain nombre d’atouts. Focus sur les rouages d’une mécanique bien huilée au cœur de l’Europe !
L’Eldorado slovaque
Environ 171 véhicules pour 1 000 habitants sont produits chaque année en Slovaquie. Plus de 74 000 emplois locaux dépendent directement de la filière automobile, qui représente 39 % de l’économie du pays. Grâce à ces chiffres, la Slovaquie devance depuis quelques années d’autres viviers automobiles mondiaux comme la République tchèque voisine et la Corée du Sud.
Tout débute au lendemain de l’entrée de la Slovaquie dans la zone Euro en 2009. Il n’est plus nécessaire de convertir dans la monnaie locale, ce qui facilite l’entrée de fonds étrangers. De plus, la main d’œuvre y est moins chère qu’en Europe occidentale et outre-Atlantique. Les investisseurs sont donc intéressés par l’idée d’une délocalisation bon marché et suffisamment proche pour garder un œil dessus. La Slovaquie bénéficie également d’une position centrale en Europe, idéale pour la distribution et la livraison de ses séries.
Enfin, le pays est issu de l’ancien bloc de l’Est, où l’économie était traditionnellement tournée vers l’industrie lourde. De fait, les ouvriers slovaques ont toujours bénéficié de formations solides dans le secteur. À la chute de l’URSS, pas mal de mécaniciens et techniciens travaillaient déjà pour le compte du Tchèque Skoda.
Une arrivée à plein gaz dans la mondialisation !
S’il est un pays d’Europe ayant réussi son entrée dans la mondialisation, c’est bien la Slovaquie. En quelques années, elle a quitté les États satellites de l’URSS à l’économie planifiée pour rejoindre les nations “ultra-libérales”. Au début des années 2000, la Slovaquie accueille d’importants investissements favorisant des secteurs liés à la fabrication de voitures tels que les pôle R&D, l’électrotechnique, l’industrie chimique et la plasturgie.
D’où viennent ces capitaux providentiels ? Ils sont principalement engagés par les grands groupes européens comme le Français PSA Peugeot Citroën, l’Allemand Volkswagen et le sud-Coréen Kia Motors. Et si la tendance est au rachat de voiture d’occasion à l’Ouest, elle est à la production de voitures haut de gamme à l’Est. Les choix de production diffèrent selon les constructeurs, mais la plupart n’hésitent pas à confier la manufacture de leurs nouveaux modèles à la main d’œuvre qualifiée slovaque.
PSA Peugeot Citroën s’est par exemple implanté près de Trnava pour monter la Citroën C3 et la nouvelle Peugeot 208. Certains constructeurs comme Volkswagen Bratislava vont jusqu’à concentrer l’assemblage de toutes les marques du groupe (Volkswagen, Skoda, Porsche, Seat et Audi) dans une seule usine !
Slovaquie : futur Détroit américain ?
Certains analystes mettent toutefois en garde contre un effondrement comme celui qu’a connu la ville de Détroit dans le Michigan. Pour ne pas devenir un ancien pôle de l’industrie automobile en crise, la Slovaquie devra continuer à jouer la carte de la spécialisation, rempart traditionnel en temps de récession. Elle pourra aussi se reposer sur ses capacités de production désormais acquises. Cependant, le pays doit encore gagner en autonomie en ne reposant plus sur l’importation étrangère de composants électroniques.
Le meilleur bouclier économique pour la Slovaquie reste l’extension de ses autres domaines d’activités tels que la conception, le design ou la finance. L’industrie automobile slovaque est un solide tremplin pour développer ces secteurs, à condition qu’elle ne s’essoufle pas.
Les secteurs d'activité en Slovaquie
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